L’annonce du diagnostic, comment intégrer son diabète

La plupart des personnes avec un diabète ont perçu l’annonce du diagnostic comme un moment d’une brutalité extrême, une douche froide. Ils ont entendu parler de maladie, d’interdits, de complications
A la stupéfaction succèdent souvent des moments de colère, d’angoisse, de questionnement, de découragement, voire, de déni. Heureusement, la réalité « vivre avec un diabète » est toute autre, mais il faut du temps pour l’intégrer.

La douche froide

Différents facteurs mènent au diagnostic d’un diabète. Pour certains, les signaux d’alertes sont importants (fatigue, soif intense, besoin d’uriner…) et les poussent à consulter un médecin. Le diagnostic peut être posé au hasard d’une consultation pendant laquelle on se plaint de certains symptômes. Plus violent, encore, il peut tomber suite à un coma diabétique que l’on ne pouvait pas prévoir puisqu’on ne savait pas…

Quoi qu’il en soit, pour la plupart des patients, l’annonce se révèle être une véritable douche froide, génératrice de beaucoup d’angoisse. « J’avais peur de mourir », se souviennent Yoro, vivant avec un diabète de type 2 depuis 6 ans et Claude, avec un diabète de type 1 depuis 17 ans. En l’espace d’un instant, on passe de bien portant à malade, avec des complications possibles, un traitement qu’il faudra suivre toute sa vie.

Des explications pour soulager l’angoisse

L’annonce du diabète s’accompagne de toute une liste d’obligations au niveau nutritionnel, médicamenteux… La façon dont l’annonce du diagnostic est faite à la personne est importante. Il est essentiel qu’elle entende des explications claires, précises, concrètes sur le diabète, qu’elle soit également prise en compte en tant que personne et pas seulement pour sa pathologie. Plus l’annonce est brutale, plus le malade met du temps à l’intégrer. Prendre en charge la personne plutôt que la pathologie, c’est « dédiaboliser » la maladie en expliquant que même avec un diabète, on a droit à une belle vie. On vit bien, on mange bien, on s’occupe de soi. Il y aura peut-être des aménagements à faire au niveau professionnel mais on peut continuer de travailler avec un diabète, voyager loin, avoir des enfants…

En bref

Les réactions de découragement et d’angoisse face à l’annonce du diagnostic sont normales. Le travail d’intégration est propre à chaque personne et peut prendre du temps, même si la façon dont l’annonce a été perçue joue beaucoup. La personne doit absorber un grand nombre d’informations qui soulèveront, dans les jours, semaines, mois à venir, de nombreuses questions. N’hésitez pas à les poser ! Aux soignants, mais aussi à des pairs. L’éducation thérapeutique, les associations, les groupes de paroles… peuvent représenter un véritable soutien, montrer que l’on n’est pas seul face à sa maladie.