Poursuivre ses projets avec un diabète

Voyager, devenir parents, acheter un bien immobilier, aller au restaurant avec ses amis… tous ces projets et activités peuvent être menés à bien avec un diabète, à condition de bien les préparer.

Vie sociale et diabète

Avec un diabète, on peut tout à fait continuer de mener une vie sociale épanouissante. Restaurant, repas de fête, pique-nique, sorties… tout est autorisé. A condition de limiter les excès, de contrôler régulièrement sa glycémie qui peut varier avec la fatigue, l’alcool, l’alimentation etc., de prendre correctement ses médicaments, et d’ajuster la dose d’insuline à l’activité pour ceux qui sont sous insuline. La règle de base reste de bien se connaître, de connaître les réactions de son organisme et de savoir à la fois anticiper et réagir.

Préparer une grossesse avec un diabète

Quand Fabienne, vivant avec un diabète de type 1 depuis 15 ans, a décidé de devenir mère, elle a d’abord pensé que ce ne serait pas possible avec son diabète. « Puis j’ai rencontré des femmes diabétiques avec des enfants… ». Une grossesse avec un diabète est possible, cela demande juste une certaine préparation. La première chose à faire est de voir son diabétologue afin d’ajuster son traitement. Avant d’être enceinte, le diabète doit être parfaitement équilibré pour que le fœtus ne coure aucun risque et, dans la mesure du possible, être suivie par un gynécologue sensibilisé aux grossesses diabétiques. « Une fois enceinte, le marathon commence avec les visites chez le diabétologue et le gynécologue. Pendant quelques mois, on met tout en œuvre pour avoir la meilleure glycémie possible. Et en fait on y arrive, même si on ne l’envisageait pas avant ! » Les grossesses avec un diabète sont très suivies. « Ce qui est rassurant », précise Fabienne. En fonction des équipes médicales, l’accouchement sera déclenché à la 38ème ou 39ème semaine. « J’ai accouché par voie basse avec une péridurale. Le bébé se portait bien, j’ai même pu l’allaiter ». Forte de son expérience, Fabienne a créé, après sa grossesse, l’Association Française des Femmes Diabétiques. En plus d’être riche d’informations, le site de l’AFFD contient un forum particulièrement actif où les femmes peuvent poser toutes leurs questions, à n’importe quel moment. Tous les thèmes sont abordés (pas seulement la grossesse). « On discute, on accompagne. Ecrire permet de prendre du recul ».

Conclure un prêt bancaire, s’assurer… avec un diabète

Accéder à un prêt immobilier, un prêt à la consommation, un prêt personnel, s’assurer, etc. peut s’avérer un réel parcours du combattant pour une personne vivant avec un diabète. Le diabète est en effet considéré comme « un risque aggravé de santé » : la probabilité que survienne un événement garanti (invalidité ou décès) est supérieure à celle d’une population de référence. Les primes d’assurance sont donc plus importantes ou refusées. Voilà pourquoi la Fédération Française des Diabétiques a mis en place un contrat d’assurance emprunteur avec Allianz, « dans lequel le barème nécessaire à l’évaluation médicale a été élaboré en concertation ». Depuis fin 2015, la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), a abouti à un accord entre l’Etat, les assureurs, les banquiers et les associations représentant les personnes malades et handicapées  « sur une grille de référence relative aux conditions d’accès à une assurance emprunteur sans surprime ni exclusion, par type d’affection. » Ces contrats et conventions visent à limiter les refus de prêts justifiés par un défaut d’assurance et ainsi, de permettre à des personnes avec un diabète, de poursuivre leurs projets nécessitant un emprunt bancaire.

Voyage, voyage… même avec un diabète !

Yoro (diabète de type 2 depuis 6 ans) vit en France mais une partie de sa famille réside à Dakar. « Je rends régulièrement visite à mes proches, à Dakar, confie-t-il. Le diabète ne m’a jamais posé de problème pour partir loin de chez moi ». Oui, on peut voyager avec un diabète, même si cela demande une certaine préparation et une logistique rigoureuse. Il faut penser au décalage horaire éventuel pour les prises de médicaments, les injections d’insuline et les repas, prévoir une quantité suffisante de traitement, penser au conditionnement de celui-ci (sac isothermes, etc.). Conseils de globe-trotteur : munissez-vous également de vos ordonnances (en français et en anglais). Quand vous prenez l’avion, déclarez votre traitement à la douane et gardez-le en bagage à main pour éviter une saisie ou une perte des bagages… Et bon voyage ! Dans son site  (en français), Delphine Arduini apporte la preuve que l’on peut aller loin avec un diabète. Elle raconte son expérience avec son « fidèle compagnon » : son diabète de type 1. Elle partage, avec les internautes, ses expéditions au Kilimanjaro, son tour du monde, son bonheur d’être mère… Une mine d’informations.

L’éducation thérapeutique

C’est lors d’un programme d’éducation thérapeutique que Fabienne a rencontré des femmes avec un diabète et qui avaient pu mener à bien leurs grossesses. C’est en parlant avec ces personnes qu’elle s’est rendu compte que c’était possible. Partager son expériences, ses doutes, ses peurs avec d’autres personnes concernées est très enrichissant. Des médecins, des soignants mais aussi d’autres patients sont là pour expliquer, répondre aux questions que l’on se pose, approfondir tous les sujets qui touchent directement ou indirectement la pathologie. Les partages d’expériences, de conseils, d’astuces, le soutien… sont des moments forts qui permettent aussi de déculpabiliser et de trouver des ressources quand le diabète n’est pas équilibré, dans les moments de découragement mais aussi pour mener à bien des projets qui paraissaient pourtant irréalisables au début.

En conclusion

Être parent, voyager, emprunter… c’est possible avec un diabète, à condition de se préparer, de connaître et de maîtriser sa maladie.