Revenir à la maison

Le diagnostic a été posé, vous avez un diabète. On vous a expliqué la façon de conduire votre traitement, les ajustements nécessaires en termes d’alimentation, les activités physiques nécessaires… Malgré toutes ces informations théoriques, le passage à la pratique, au moment du retour à la maison, peut s’avérer difficile. On peut se sentir perdu, incompétent, comme emprisonné. Comment reprendre le cours de sa vie en intégrant son diabète ?

Faire évoluer ses habitudes et s’adapter

Après l’annonce du diagnostic de diabète, faire évoluer ses habitudes du jour au lendemain rend le retour à la vie de tous les jours difficile. Penser à mesurer sa glycémie, à prendre ses médicaments au bon moment, faire ses injections d’insuline si besoin, prévoir les repas différemment… sont autant de contraintes à assimiler. Cela prend du temps. Apprendre à vivre avec sa maladie, c’est intégrer un grand nombre d’informations sur le diabète et son fonctionnement, comprendre l’impact des facteurs qui agissent sur l’équilibre du diabète (quand je suis stressé, fatigué, quand je fais plus d’exercice que d’habitude, quand je mange plus, moins, des aliments particuliers…). Nous ne réagissons pas tous de la même façon à ces facteurs. Cette connaissance de soi et de sa maladie s’acquiert par l’expérience. Elle permet d’apprendre à s’autogérer, à pouvoir adapter son traitement à son mode de vie et non pas l’inverse.

Claude vit avec un diabète de type 1 depuis 17 ans. Elle souligne qu’il est important de « gagner en autonomie et d’être capable de prendre des décisions sans être tributaire d’une personne extérieure. Il peut arriver quelque chose n’importe où, n’importe quand. Je veux avoir une capacité de réflexion et d’action pour agir tout de suite. C’est la liberté ! »

Lutter contre le découragement pour retrouver le plaisir de vivre

Se connaitre, c’est aussi se donner la possibilité de gérer les moments de découragements vis-à-vis du traitement, de cette maladie… que toutes les personnes avec un diabète ressentent parfois. Selon Claude, « tout interagit avec le diabète. Un problème au travail, le stress, la fatigue… ont des incidences sur la maladie. Il est difficile de trouver un équilibre et de ne pas culpabiliser. » Dans ces moments là, chacun a sa recette (la lecture, le partage d’expérience…), quoi qu’il en soit, il est essentiel de retrouver le plaisir de vivre.

Tout est dans la mesure

 « Dans la vie, il faut se faire plaisir. L’interdiction n’est pas une vie. Au final, je ne m’interdis rien, je suis raisonnable dans tout ! » explique Yoro vivant avec un diabète de type 2 depuis 6 ans. Quand Jean, avec un diabète de type 2, mange plus que d’ordinaire, il fait plus d’exercice physique. Quand Marion, avec un diabète de type 1 depuis 14 ans,  s’autorise ce gâteau, elle augmente sa dose d’insuline en fonction… « Il faut savoir évaluer le rapport bénéfice / risque. La frustration est pire que tout, » selon Claude.

Les témoignages sont unanimes, on apprend beaucoup par sa propre expérience et avec celle des autres. Si les personnes rencontrées ont un conseil à donner, c’est  d’avoir confiance en soi, en ses sensations, s’écouter, avoir confiance en ses décisions. Se connaître, connaître sa maladie, devenir décisionnaire permet de sortir de sa position de malade et de retrouver un véritable équilibre de vie. Participer à un programme d’éducation thérapeutique peut être également le bon moyen pour prendre le temps de s’approprier son diabète. Et en ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique, il est important de garder en tête que réapprendre à manger de façon saine et équilibrée et se forcer à faire quotidiennement de l’exercice sont essentiels pour rester en bonne santé… même quand on n’a pas de diabète.